Le projet de réforme des retraites, tel qu'il a été précisé jeudi soir sur France 2 par François Fillon, peut-il encore être modifié au point d'être jugé acceptable par au moins un syndicat ? Tous aujourd'hui le rejettent. Et, à l'exception de la CFE-CGC, l'ensemble des organisations se retrouvera dans la rue le 13 mai, après une mise en jambe le 1er. Les fédérations de fonctionnaires (sauf la CFDT) appellent même à un débrayage général ce jour-là, ainsi que les syndicats de cheminots. La SNCF n'est pas directement concernée par la réforme mais ils craignent qu'elle le soit à terme.
Tous les syndicats sont pourtant loin d'interpréter de la même façon les précisions apportées par le ministre des Affaires sociales, jeudi soir, lors de l'émission 100 minutes pour convaincre sur France 2. A l'opposé des rejets catégoriques, François Chérèque a relevé que le ministre avait «ouvert des portes». «Comptez sur moi pour pousser notre avantage le plus loin possible», a commenté, vendredi sur RTL, le secrétaire général de la CFDT. Première porte, le montant des basses pensions, qui sera égal au moins à 75 % du Smic. «Pour nous ce n'est pas assez, c'est 100 %». Mais, a-t-il ajouté, «on voit bien qu'il y a encore une marge». Actuellement ce minimum dit «contributif» (pour le distinguer du minimum vieillesse, beaucoup plus bas) est de 82 % du Smic. Il atteignait 95 % en 1983, et tombera à 60 % dans vingt ans si aucune revalorisation n'est faite.
«Fermeté». Sur la possibilité de départ à la r