Le ministre de l'Intérieur se met à table. Nicolas Sarkozy se pose à une terrasse de café sur le port de Calvi (Haute-Corse), le temps de déguster une glace tandis qu'un Zodiac de la gendarmerie croise juste en face. «Le premier des ministres» du gouvernement Raffarin, comme l'a complimenté Ange Santini, le maire divers-droite de cette ville de Balagne, faisait campagne en Corse, vendredi, pour appeler à voter oui le 6 juillet à la réforme institutionnelle de l'île. Le gouvernement demandera à la population insulaire si elle souhaite la disparition des deux conseils généraux au profit d'une collectivité unique. Le sixième déplacement dans l'île en onze mois pour le ministre de l'Intérieur, boudé pour la deuxième fois par les nationalistes, qui n'avaient pas jugé bon de participer à cette «opération médiatique». Après avoir appelé à voter «oui, malgré tout», Jean-Guy Talamoni et Paul Quastana, les deux leaders de Corsica Nazione, ne tenaient pas à cautionner la visite du «premier flic de France».
«Sarkozy n'a surtout pas envie que la campagne soit polluée par des arguments tronqués ou faussés, propagés par certains de ses amis politiques sur l'île comme par ses adversaires», explique un haut fonctionnaire de Beauvau. Alors le ministre va au charbon. Sans oublier Jean-Pierre Raffarin qui viendra prochainement sur l'île, comme l'a annoncé Nicolas Sarkozy. La campagne officielle ne s'ouvrira que le 23 juin, alors que le procès du «commando Erignac» touchera à sa fin.
Concret. Vend