François Fillon veut exister. Accaparé par le dossier des retraites, le ministre du Travail et des Affaires sociales a décidé de marquer son territoire politique en organisant, samedi à la Sorbonne, une réunion publique de France.9, un club destiné à se muer en courant au sein de l'UMP. Une initiative qui survient deux jours après sa première grande émission de télévision, 100 minutes pour convaincre, jugée réussie par son entourage.
Contrastant avec l'activisme de Nicolas Sarkozy, le numéro 3 du gouvernement s'est donc lancé dans un «colloque intellectuel» qui avait pour ambition de réfléchir sur «l'enjeu républicain», un an après le choc du 21 avril. Thèmes débattus : le clivage droite-gauche, le modèle français et l'élargissement de l'Europe. Le tout devant 200 personnes et sous l'oeil attentif de Jérôme Monod, conseiller politique de Jacques Chirac, qui ambitionne de doter la machine UMP de quelques idées. Plus surprenante, la présence des caciques parisiens (Claude Goasguen, Jean Tiberi, Laurent Domi nati...) venus se placer dans la roue de Fillon au cas où celui-ci serait appelé à de plus hautes fonctions.
Dos à dos. Pas très à l'aise sous les applaudissements de ses partisans («Surtout ne vous levez pas, ça porte malheur !»), le ministre a renvoyé dos à dos la gauche et ceux qui, dans son camp, vouent un culte au marché : «La France n'a pas plus besoin d'une révolution libérale que d'une glaciation socialiste.» Cette volonté de dépasser les clivages partisans était atte