Un rapport chasse l'autre. Pour se pencher au chevet de l'assurance maladie avant de la réformer, Jean-François Mattei avait commandé trois rapports : l'un sur la «gouvernance» de la Sécurité sociale, l'autre sur la médicalisation de l'Ondam (l'objectif national de dépenses d'assurance maladie), voté chaque année par le Parlement, le troisième, sur la répartition des rôles entre assurance maladie obligatoire et assurances complémentaires.
Tollé. Ce dernier rapport, élaboré par Jean-François Chadelat et rendu au ministre de la Santé début avril, a suscité un tel tollé auprès des professionnels et syndicats de santé, qu'il semble oublié. Le spectre de la privatisation de la Sécurité sociale, pointé par la CGT, et la bride imposée aux ambitions des assureurs, en auraient eu raison. Hier, le ministère de la Santé se refusait à tout commentaire sur ce point.
Jean-François Mattei trouvera-t-il son salut dans un nouveau rapport qu'il doit recevoir aujourd'hui ? Rédigé par Alain Coulomb, directeur de l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes) et ancien responsable de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), ce document se fixe l'objectif de «parvenir à une rationalisation des dépenses de santé» par une recherche de la qualité des soins. Ses recommandations accordent une place centrale aux médecins dont la responsabilisation doit être accrue. «Médicaliser un peu plus l'Ondam, c'est logique», explique un connaisseur du dossier. Le rapport Coulomb veut ai