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Libération

Intellos au chevet des socialos

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Ils dénoncent leur mise à l'écart des débats et s'apprêtent à créer un interclub
publié le 9 mai 2003 à 22h56

Après la fracture civique, la blessure intellectuelle. Il y a tout juste un an, la gauche partisane a payé électoralement son éloignement de la gauche intellectuelle. Elle pourrait regretter d'avoir, par négligence, coupé les ponts avec ces clubs et ces réseaux qui, vingt ans durant, l'ont alimentée en idées, concepts et éléments programmatiques. Par effet col latéral, la gauche des

intellectuels a aujourd'hui le sentiment de rejoindre dans l'exclusion la gauche des militants. Elle se plaint d'être au mieux «inaudible», au pire «ignorée» des dirigeants. Et singulièrement de ceux du Parti socialiste.

Ainsi François Hollande n'a-t-il rencontré qu'à deux reprises une poignée d'intellectuels pour préparer le congrès de Dijon, à la fin de la semaine prochaine. «Il nous a consultés, raconte l'un d'eux. Mais on se demande bien pourquoi. Personnellement, je n'ai trouvé aucune trace de notre échange dans sa motion pour Dijon.» François Hollande avait pourtant promis «une clarification» de la ligne. A part l'avènement du slogan «pour un réformisme de gauche», elle semble repoussée à l'après-congrès. Dans l'entourage de l'actuel et futur premier secrétaire, on assure vouloir reprendre langue avec cette sphère intellectuelle, une fois les nouvelles équipes dirigeantes constituées. Le temps sera alors venu de «trancher ce qui n'a pu l'être» après le quinquennat Jospin : le rapport au travail, la mondialisation, l'Europe, etc.

«Boîtes à idées». Parce qu'ils savent que les promesses des homme