La journée d'action de mardi contre la réforme des retraites du gouvernement devrait dépasser en ampleur les deux qui l'ont précédée, le 1er février et le 3 avril. Sans compter celle du 1er mai. L'ensemble des syndicats, y compris la CFDT et la CFTC, se retrouvera en effet dans la rue, ce qui n'était pas le cas le 3 avril. Train, autobus, métro et transport aérien devraient être sérieusement touchés par les débrayages.
Le contenu de la réforme est désormais connu (lire ci-contre). Jean-Pierre Raffarin et son ministre des Affaires sociales, François Fillon, ont pour l'instant respecté à la lettre la feuille de route fixée par le programme du candidat Chirac, et tenu le calendrier précisé le 5 janvier par le Président. La réforme des retraites deviendra projet de loi au Conseil des ministres du 28 mai, sera soumise au Parlement «avant l'été» à partir du 10 ou du 17 juin, et devrait être adoptée «avant le 14 juillet».
Mercredi soir, Raffarin a durci le ton sur France 2 : «J'écoute les manifestations, j'écoute tous ceux qui ont des propositions constructives, je travaille avec tous ceux qui veulent améliorer notre réforme pour sauver les retraites», a-t-il assuré. Mais «ceux qui veulent bloquer, il ne faut pas qu'ils comptent sur moi pour avoir quelque sentiment de tendresse». Cet avertissement fait le distinguo entre deux attitudes syndicales : les «réformistes» et les «jusqu'au-boutistes». Dans le premier camp se trouve la CFDT, qui espère, avec la mobilisation du 13 mai, oblige