Enfin. Après quatorze années d'atermoiements, les politiques seraient prêts à agir. C'est en tout cas ce qu'ils veulent faire savoir. A l'UMP comme au PS, des députés proclament haut et fort qu'il est temps d'en finir avec la coupable tolérance qui prévaut dans les affaires de voile islamique. Au nom de la laïcité et du combat contre les communautarismes, ils demandent que le port du voile dans les écoles soit expressément interdit. Dimanche, au lendemain de sa participation à l'assemblée générale constitutive du Conseil français du culte musulman (CFCM), Jean-Pier re Raffarin s'est posé en défenseur intransigeant de la laïcité contre ceux ou celles qui «veulent se distinguer de manière ostentatoire» : «Il faut que le maître, le directeur de l'école, le président de l'université aient les moyens d'agir.»
Le statu quo n'est plus tenable, tous les responsables politi ques semblent d'accord sur ce point. Depuis la polémique nationale déclenchée en 1989 par trois collégiennes musulmanes à Creil (Oise), les chefs d'établissement scolaire s'en tiennent à une gestion au cas par cas. Pour décider, ils s'en remettent au célèbre avis rendu par le Conseil d'Etat selon lequel il n'y a pas lieu d'interdire le signe religieux, sauf s'il est «ostentatoire», c'est-à-dire porté à des fins de prosélytisme.
Indécision. Parce qu'on ne peut plus «demander aux enseignants de se faire l'interprète de cette subtile jurisprudence», Jack Lang, député PS du Pas-de-Calais et deux fois ministre de l'Educa