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Libération

Le «commando Erignac» pas encore jugé, déjà défendu

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Certains nationalistes entendent amener le procès sur le terrain politique.
publié le 10 mai 2003 à 22h58

Dans un peu plus de trois semaines, le lundi 2 juin, s'ouvrira à Paris le procès du «commando Erignac». Du moins, des complices du tueur présumé de l'ancien préfet Claude Erignac. Yvan Colonna, soupçonné d'être l'exécuteur, court toujours. Judiciairement, son cas a été disjoint.

Lyrisme. Un certain nombre de personnes, en Corse, semblent vouloir donner, bien avant l'ouverture des débats, une couleur moins judiciaire qu'idéologique ou politique à ce procès. «Chère madame Erignac» : c'est par cette formule que, mardi, par l'intermédiaire d'une lettre ouverte publiée dans le journal le Monde, le chanteur du groupe corse I Muvrini, Jean-François Bernardini, s'adressait à la veuve du préfet tué le 6 février 1998. Un texte long et lyrique, pour dire que cet assassinat ­ bien que le poète se garde bien de le qualifier comme tel ­ et le jugement que prononcera la société doivent être le moyen «de prononcer un serment d'espérance [...], le serment d'un autre commencement [...], la leçon retenue de drames d'où chacun aurait à coeur l'idée d'un autre possible». Une belle définition, en somme, de ce qu'on appelle «un acte fondateur» ou «refondateur».

D'une facture beaucoup plus prosaïque, le texte signé «A Tramula» (rameau d'olivier, en corse) qui doit être rendu public samedi, n'est, quant au fond, pas si différent. Là non plus, le mot «assassinat» n'est pas de mise : le «drame qui a coûté la vie au préfet [...] prend sa place dans la trop longue liste des actes de violence qui ont endeu