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Budget : les ministres sous pression

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Le gel des dépenses publiques risque de peser sur une croissance déjà atone.
publié le 12 mai 2003 à 22h58

Un pied sur le frein, mais attention au dérapage ! La politique économique de Jean-Pierre Raffarin ressemble à la conduite d'une automobile par temps de pluie. Le frein, c'est le tour de vis que le Premier ministre programme pour les dépenses publiques en 2004. La pluie, c'est le manque de croissance. En envoyant jeudi ses lettres de cadrage aux ministres, le chef du gouvernement a énoncé la règle: «L'Etat ne dépensera pas un euro de plus.» En pratique, l'axiome Raffarin signifie une baisse des dépenses pour la plupart des ministères. Pour une raison simple : le service de la dette et les salaires et pensions des fonctionnaires absorbent à eux seuls la petite marge de manoeuvre, 4 milliards d'euros, que devrait générer la prise en compte de l'inflation.

Promesses. Raffarin a même mis un coup de pression supplémentaire sur ses ministres en leur demandant d'exclure de leurs calculs les «crédits mis en réserve», soit 4 milliards d'euros, au bas mot. Les ministères dépensiers se trouveraient donc dans l'obligation de trouver l'équivalent de cette somme en économies, plus ce qui sera nécessaire pour financer les promesses fiscales du gouvernement. Entre la baisse des charges pour le Smic (1,6 milliard), la loi Dutreil (500 millions), la baisse de la TVA sur la restauration (4,6 milliards), dont le Premier ministre a réaffirmé vendredi qu'elle demeurait au programme, ce sont près de 10 milliards d'euros d'économies que les ministres devront mettre sur la table, lors des «conférence