Une sorte d'entre-deux. C'est dans cet espace que semble se tenir Jean-Pierre Raffarin, à la lecture de l'Observatoire de l'opinion réalisé par Louis Harris pour Libération et AOL (1). La guerre en Irak étant achevée, l'opinion attend maintenant le Premier ministre sur le terrain économique et social. Avec une certaine bienveillance.
A preuve, sa cote de popularité est toujours importante : 51 % des personnes interrogées ont une opinion «très» ou «plutôt positive» du chef du gouvernement (+ 1 point par rapport à avril) contre 43 % (+ 3) qui en ont une «très» ou «plutôt négative». A gauche, ils lui accordent leur confiance à 34 % (+ 2) et à droite, ils sont 74 % (inchangé) à juger positivement son action.
Après avoir tutoyé les sommets, Jacques Chirac continue assez logiquement sa dégringolade. Le chef de l'Etat revient à une cote de popularité qu'il avait connue entre sa réélection, en mai 2002, et l'avant-guerre en Irak. En mai, ils sont 63 % à juger de manière positive son action (- 7 points) contre 33 % (+ 8 points). Il subit une forte baisse à gauche (49 % des sympathisants de l'opposition sont satisfaits du président de la République, soit - 12 points), signifiant un retour à la bipolarisation.
La mansuétude accordée au Premier ministre peut s'expliquer par le fait que les Français apparaissent moins soucieux que ces derniers mois : 67 % (- 4 points par rapport à avril) craignent qu'eux-mêmes ou un membre de leur famille perdent prochainement leur emploi.
Pourtant, l'action