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Libération
Interview

«Le gouvernement devra augmenter la CSG en 2004»

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publié le 14 mai 2003 à 22h59

Jean de Kervasdoué, ancien directeur des hôpitaux, est professeur d'économie de la santé au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam).

Le déficit record de la branche maladie de la Sécurité sociale est-il une surprise ?

Non. Ces chiffres étaient attendus. Ils laissent en outre présager pour la Sécurité sociale une année 2004 plus difficile encore, car en 2004 les premières générations du baby-boom partiront à la retraite, et la branche vieillesse qui était excédentaire va devenir déficitaire dès l'année prochaine, puis fortement déficitaire à partir de 2006-2007 si rien ne change.

Y a-t-il un poste de dépenses qui dérape plus que les autres ?

Les trois postes (hôpital, médicaments et médecine de ville) dérapent, mais les raisons de leur dérapage sont spécifiques. Pour l'hospitalisation, nous subissons encore en 2004 les conséquences en année pleine des augmentations de rémunérations ­ généreusement accordées par Martine Aubry et Elisabeth Guigou ­ aux différentes catégories de personnels hospitaliers qui se sont successivement mises en grève depuis l'année 2000. C'est ce que j'ai appelé, à l'époque, la politique de santé par la grève. En outre, il y a eu l'application simultanée des 35 heures et d'une directive européenne sur le temps de travail maximal hebdomadaire (48 heu res). Entraînant une forte augmentation du nombre de personnels. Le secteur des médicaments reste non régulé, et personne ne contrôle les prescriptions. La France n'a jamais connu sur trois ans une te