Latin lover sauce moutarde. Toujours propre sur lui, parfaitement peigné, rasé de près, costard croisé, chemise cintrée, cravate chamarrée. Et pour compléter la panoplie : le sourire enjôleur, la voix pleine de fumée de blondes. Et encore, François Rebsamen a arrêté de porter des pompes bicolores. Et il a rasé sa moustache, qu'il portait fine et taillée. La faute à sa fille, Léa. Un jour de 1999, alors que son papa vient la chercher au poney-club de Dijon, la môme le regarde et lui lance : «T'es vieux avec ta moustache.» Il la portait depuis toujours et elle était blanchie par le temps. Le jour même, Rebsamen se rase. Il aime séduire. Sa fille comme ses électeurs. Les femmes comme François Hollande. Demain, au congrès des socialistes, le premier secrétaire va en faire officieusement son numéro deux. Mais on n'a pas le droit de l'écrire : «Ce serait la meilleure façon de le dézinguer, fait remarquer un proche de Hollande. Ils sont tellement nombreux à vouloir être numéro deux.» François premier s'incline tout de même devant le second : «Ce congrès, c'est le sien. C'est lui le maître de cérémonie. Parce qu'il est maire de la ville. Parce qu'il était à la manoeuvre dans sa période préparatoire.» Depuis deux ans, il occupe le poste de secrétaire national aux fédérations. Dans le jargon socialiste : celui qui noue contact avec les cadres du parti, met les mains dans le cambouis avec les élus, s'épuise à régler les conflits, ménage les susceptibilités. Le gommeux est surtout un la
Portrait
François Rebsamen. Une trempe d'éléphant
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par Didier HASSOUX
publié le 15 mai 2003 à 23h01
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