Directeur de recherches au Centre d'études de la vie politique française (Cevipof) et coauteur de C'était la gauche plurielle (Ed. Presses de Sciences-Po, 2003), Henri Rey décrypte la sociologie socialiste.
Existe-t-il un profil type du militant socialiste ?
Faible en nombre d'adhérents, si on le compare aux grands partis sociaux-démocrates d'Europe du Nord et beaucoup moins nombreux qu'avant l'arrivée au pouvoir de Mitterrand en 1981, le PS compte une forte proportion d'élus, des simples conseillers municipaux aux maires de grandes villes. Cette forte implication dans l'animation de la démocratie locale compense partiellement la ténuité de ses liens syndicaux et associatifs. Ses points faibles sont bien connus : distance devenue divorce électoral en 2002 avec les catégories populaires, très faible attraction sur les plus jeunes, incapacité démontrée, et partagée avec ses partenaires, à intégrer largement les militants issus de l'immigration, féminisation très lente. L'assise sociale du PS est formée par les couches salariées moyennes et supérieures, dont l'électorat, partagé avec la droite, ne lui permet pas à lui seul d'éviter les déconvenues comme celles de 2002.
Les 130 000 militants revendiqués sont-ils très différents des autres militants de l'ancienne gauche plurielle ?
Comme le montre Françoise Subileau dans notre ouvrage collectif, les militants de l'ex-gauche plurielle ont beaucoup de traits communs : un âge élevé et, plus préoccupant, une même tendance au vieillisseme