Menu
Libération

Le gouvernement décidé à ne plus soigner les exclus

Article réservé aux abonnés
Retiré, le projet de réforme de l'aide médicale d'Etat revient. Encore plus restrictif qu'avant.
publié le 17 mai 2003 à 23h02

«C'est consternant. On assiste à un ensemble de mesures qui ne visent qu'à exclure les plus pauvres de l'accès à la santé, et tout cela par obsession de la fraude», lâche Claude Moncorgé, président de Médecins du monde en lisant la dernière mouture d'un projet de circulaire sur l'aide médicale d'Etat (AME).

Contre vents et marées, le gouvernement a, en tout cas, de la suite dans les idées : depuis quelques mois il voulait réformer l'AME, un dispositif pourtant souple et performant qui permettait un accès aux soins gratuits pour les personnes ne pouvant pas profiter de la couverture médicale universelle (CMU), en particulier les étrangers sans papiers ou en attente de régularisation.

Fureur. Près de 150 000 per sonnes en bénéficient pour un coût minime : un peu moins de 0,17 % des frais de l'assurance maladie. En début d'année, le Parlement ­ en accord avec le gouvernement ­, avait fait voter un texte qui obligeait les bénéficiaires à payer le ticket modérateur et le forfait hospi talier. Tollé unanime de tout le milieu associatif qui avait contraint le Premier ministre en personne à retirer le texte. Dominique Versini, secrétaire d'Etat à l'Exclusion, précisant néanmoins qu'une circulaire serait bientôt publiée pour «recadrer» le système.

C'est cette circulaire (que s'est procurée Libération), qui met en fureur les associations humanitaires, ayant l'impression d'avoir été «grugées» par l'Etat. Le texte dresse un catalogue de conditions extrêmement sévères. Avec en préambule, ce