«La CFDT n'a pas eu une attitude convenable» : Bernard Thibault a retenu ses mots pour traduire, vendredi matin la colère de la CGT à l'encontre de François Chérèque. Toujours en choisissant ses mots, le secrétaire général de la CGT a ajouté : «Nous verrons si le temps permettra de diluer les effets» du coup de Jarnac que le patron de la CFDT (avec la CGC) a porté à la CGT, en approuvant jeudi la réforme des retraites proposées par François Fillon. Porte de Montreuil, on ne digère pas la manière dont la CFDT s'est prêtée «à des conciliabules d'antichambre». «On passe dix heures de négociation côte à côte au ministère, s'insurge Jean-Christophe Le Duigou, on parle de tout, mercredi, et on apprend le lendemain que la CFDT, la CFTC et la CGC avaient déjà pris rendez-vous pour un accord a minima !» Preuve aux yeux de la CGT que sa présence n'était pas souhaitée, «le ministère du Travail s'est contenté de nous avertir de la réunion en déposant un sim ple message sur un répondeur téléphonique».
Isolement. Ecartée «la principale force syndicale» compte bien faire la démonstration que le gouvernement a eu tort de se passer d'elle et réunir «toutes les conditions pour obtenir d'autres négociations». Car, a averti Bernard Thibault, «la réforme proposée est la plus douloureuse pour les travailleurs de celles qui sont à l'oeuvre en Europe.» La CGT espère un fort succès de sa manifestation nationale à Paris le 25 mai pour prouver au gouvernement et à la CFDT que «la fin du film n'est pas