Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Selon leurs syndicats, entre 80 et 90 % des 30 000 fonctionnaires européens étaient en grève, hier, pour protester contre la réforme de leur régime de retraite. Eux, dont la spécialité est de pondre des rapports déplorant l'absence de «réformes structurelles» dans les Etats membres, de la flexibilité du marché du travail aux retraites, ont été pris à leur propre jeu par les Quinze. Lundi, le Conseil des ministres des Affaires étrangères a décidé d'allonger la durée minimum de cotisation et de retarder l'âge légal de départ à la retraite. Toutes choses au menu de la plupart des salariés européens, mais que les eurocrates ne s'attendaient pas à devoir consommer...
Mais peur de la paralysie des institutions communautaires et puissance syndicale aidant, les Quinze n'ont pas osé aller jusqu'au bout de leur réforme : elle ne s'appliquera totalement qu'aux fonctionnaires de moins de 30 ans et à ceux qui seront recrutés après le 1er janvier 2004. Les petits nouveaux devront cotiser trente-cinq ans, comme c'est le cas actuellement, mais ils ne pourront liquider leur retraite qu'à compter de 63 ans, au lieu de 60 s'ils veulent bénéficier de la pension maximale (70 % du dernier traitement). En effet, le droit à pension ne s'acquiert plus qu'à raison de 1,90 % par année de service, au lieu de 2 %. Mais ils pourront continuer à travailler jusqu'à 65 ans. Leur contribution au régime de retraite reste, pour l'instant, particulièrement basse : 8,25 % par m