C'était presque inéluctable : la juridiction de Basse-Normandie a révoqué hier la libération conditionnelle de Patrick Henry, condamné en France en 1977 pour le meurtre du petit Philippe Bertrand, libéré en mai 2001 après un invraisemblable marathon judiciaire, puis arrêté en Espagne en possession de 10 kg de haschisch, alors qu'il n'avait pas le droit de quitter le territoire français. A l'issue de la réunion de la juridiction, composée de trois magistrats, et en l'absence de l'avocat de Patrick Henry, le procureur général de Caen, Michel Julien, a rappelé les conséquences de cette décision : «L'intéressé se retrouve donc dans la situation qui était la sienne avant cette libération conditionnelle, c'est-à-dire celle d'un condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.»
Celui qui était devenu une raison d'espérer pour nombre de détenus, car libéré malgré l'hostilité d'une partie de l'opinion publique, avait publié un livre sur son parcours intitulé Avez-vous à le regretter ? Au sortir de sa détention, en 2001, Patrick Henry s'était vu offrir un emploi par un chef d'entreprise de la région basse-normande.
Le procureur général a espéré que les détenus n'auraient pas, eux, à le regretter, craignant que Patrick Henry ne devienne le symbole d'un échec : «Il ne faudrait pas que cette affaire Patrick Henry, qui est un dossier individuel, une affaire particulière, vienne remettre en cause l'ensemble des libérations conditionnelles qui sont prononcées par les juges d'application des p