Les ministres se rebiffent. Attaqués depuis plusieurs semaines dans les manifestations, vilipendés par les socialistes à Dijon, François Fillon et Luc Ferry, les deux ministres en première ligne sur le front social, ont profité de la séance des questions d'actualité, hier, à l'Assemblée nationale, pour démontrer qu'ils n'avaient pas l'intention de céder à la pression de la rue. Et pour s'en prendre à la gauche : «La justice sociale, vous en parlez. Nous, nous la mettons en oeuvre», a déclaré Fillon.
«Faute grave». Le ministre des Affaires sociales n'a pas hésité à dénoncer la façon le congrès du PS a traité la CFDT, signataire du texte sur les retraites : ovation à Bernard Thibaut et appel de Laurent Fabius à soutenir «les organisations syndicales restées fidèles au mandat unitaire qu'elles avaient pris ensemble». «La manière dont vous avez traité une grande organisation syndicale qui a eu le courage d'accompagner la réforme des retraites et qui a eu le courage de faire avancer la cause même du dialogue social qui avait tellement reculé ces cinq dernières années me paraît une faute politique grave», a lancé Fillon.
A la sortie de l'hémicycle, le PS s'est senti obligé de clarifier sa position. «Nous combattons l'accord signé par la CFDT avec le gouvernement, non la CFDT elle-même», a souligné Gaëtan Gorce, qui rendra publiques la semaine prochaine les contre-propositions du groupe socialiste sur les retraites.
L'autre angle de contre-attaque de François Fillon, hier, a été de mo