Jour d'adoubement. François Hollande sera réélu ce soir premier secrétaire du Parti socialiste. Le vote des militants, qui se déroule entre 18 et 22 heures, relève de l'exercice imposé : le député-maire de Tulle est le seul candidat à sa succession à la tête du PS.
Premier secrétaire, François Hollande l'est depuis 1997, quand Lionel Jospin, nommé Premier ministre, lui a confié les clés de la rue de Solférino, le siège parisien du parti. Phrase fétiche de l'époque, prononcée par Jospin devant quelques «quadras» socialistes : Hollande «est le meilleur, le plus brillant et le plus politique d'entre vous». Six ans plus tard, Jospin parti, voilà Hollande pour la première fois en situation de montrer qu'il mérite le compliment. Vingt-deux ans après avoir essuyé l'ironie de Chirac, qui l'avait qualifié d'adversaire «moins connu que le labrador de Mitterrand» à l'occasion de leur face-à-face lors des législatives de 1981, il se retrouve leader de l'opposition face à... Chirac. 1981-2003 : retour sur le parcours d'un homme, désormais connu, mais toujours mal identifié, ni vieux (48 ans), ni neuf, depuis toujours, dit-il, «aux côtés d'autres», Mitterrand, Delors ou Jospin, et, pour la première fois aujourd'hui, «avec lui-même».
«Baffes». La Corrèze, de ce point de vue, sert d'exception qui confirme la règle. Il s'y est implanté «à contre-emploi», contre l'avis de certains de ses parrains, qui lui avaient suggéré, par exemple, d'émigrer dans l'Aisne. Il y a pris «baffes