De la méfiance et beaucoup de prudence. Invités à participer le 21 juin au Mans à un grand «séminaire sur le changement», les leaders de la gauche marchent sur des oeufs. Elue sur une ligne très critique vis-à-vis de Dominique Voynet, l'actuelle direction des Verts n'a pas apprécié l'initiative lancée par l'ex-ministre de l'Environnement, hier, dans Libération. Selon un membre du collège exécutif, il n'est pas exclu que le parti décide de boycotter le rendez-vous sarthois.
Réprobation. Gilles Lemaire, secrétaire national des Verts, ne cache pas sa réprobation : «Le comportement naturel aurait été de nous soumettre cette initiative.» A ses yeux, Voynet demeure trop ambiguë sur la question d'une fusion des gauches dans un parti unique. «Avec les socialistes, l'accord ne peut se trouver que dans le rapport de force», estime Lemaire.
De son côté, l'ancien candidat à la présidentielle, Noël Mamère, assure qu'il sera bien présent au Mans: «Il faut rouvrir le dialogue avec l'ensemble de la gauche. Qu'une personnalité verte en soit à l'origine, je ne peux que m'en réjouir. Je suis ravi que Dominique Voynet remette les mains dans le cambouis. Il fallait que quelque chose se passe.» C'est aussi l'avis de nombreux élus «rénovateurs», conduits par l'ancienne députée Marie-Hélène Aubert. Mis en minorité au dernier congrès de Nantes, ils fondent plutôt leurs espoirs sur le congrès programmatique de novembre 2003. Selon eux, c'est ce rendez-vous qui doit être, pour les Verts, l'occasion d'un