Le malaise des personnels de l'Education nationale est général. Et leurs revendications sont communes. Mais, selon les lieux, le type d'établissement, les problèmes mis en exergue peuvent être différents. Toute cette semaine, tour de France de la grève.
Comment connaître la meilleure des voies ? Comment en être sûr ?Dans le bureau de Pierre Raynaud, à Nantes, des familles se bousculent. Passeraient là des heures, les angoisses du père, de la mère, la hantise du déclassement social, le spectre des Assedic, le petit qui noue et dénoue nerveusement ses lacets. «Tiens-toi droit, on parle de ton avenir.» Compter un bon mois pour un rendez-vous. Conseiller d'orientation et psychologue (co-psy) à l'Education nationale, 4 000 personnes recrutées sur concours, une profession que le nouveau projet se propose de transférer au conseil régional. «A partir des années 70, il y a eu cet élan de massification de l'accès à l'école, qui devait tirer tout le monde vers le haut, raconte Pierre Reynaud. Et cette promesse : un bac pour 80 % d'une classe d'âge. Puis au début des années 90, le chômage. On a qualifié des gens et déqualifié des boulots. On se retrouve avec des hypermarchés qui demandent un BTS pour un emploi de caissière.» Dans la salle des fêtes d'Indre, à côté de Nantes, les profs tiennent une assemblée générale. Au-delà des slogans, un mot vole de groupe en groupe : «la panne.»
Culpabilité. «Les profs sont passés d'un sentiment de toute puissance, d'une école capable de rendre la soc