Le collège Gérard-Philipe (600 élèves), à Avignon, a été «leader» du mouvement dans le département du Vaucluse. Toute la semaine, récit d'une grève qui dure depuis le 6 mai.
«Qu'est-ce qu'on fait, on arrête la grève ?» Joël, professeur d'anglais, a l'humour british ce matin. Eclats de rire dans la voiture. A la radio, les propos de Xavier Darcos parlant de donner un délai à la décentralisation (depuis démenti) viennent de faire un flop. Les grévistes sont en route pour la manifestation. «Des déclarations pareilles, ça me met encore plus la rage», dit Lionel, professeur de technologie.
Au 17e jour de grève, le moral des troupes est en béton armé. Comme si le temps n'avait fait que renforcer leur détermination.
«Les menaces n'ont pas eu d'effet, le gouvernement change de ton», note Michel, professeur de lettres classiques. «C'est incroyable cette façon de toujours nous prendre pour de grands enfants qui comprennent tout de travers.» Une chose les rend euphoriques : la décentralisation est reconnue comme leur vraie bête noire. «L'écran de fumée des retraites s'est dissipé, c'est déjà ça.»
Mais, ce soir, à la réunion d'information qu'ils organisent depuis plusieurs jours pour les parents d'élèves, la question de la reprise des cours va forcément se poser. «Et alors ? Darcos propose un report de la réforme, pas un retrait. Les parents n'ont certainement aucune envie de nous voir repartir en grève l'année prochaine», pronostique Jackie, professeure de technologie. «C'est un tour de pa