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Libération

Les ministres pataugent, les rues s'engorgent

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La mobilisation contre la décentralisation dans l'éducation et la réforme des retraites s'amplifie.
publié le 23 mai 2003 à 23h07

La nouvelle est arrivée sur un téléphone portable dans l'amphi 8 de l'université des sciences sociales du Mirail, à Toulouse, bourré jusqu'aux issues de 800 grévistes de Haute-Garonne. «Le rectorat est occupé !» Un instituteur se félicite : «Nous avons été sages depuis la rentrée et n'avons rien obtenu. Une bonne grosse grève et, à la radio ce matin le ministre Darcos explique que le gouvernement recule...» L'AG n'est pas finie que, juste avant midi, le rectorat est déjà évacué par la police. Tout le monde part défiler au centre-ville tandis qu'à Paris, on déballe casseroles et banderoles place de la Sorbonne. Deux syndicalistes tentent de se congratuler «du recul de Darcos» avec des manifestants. «Pas au courant», maugrée l'un. Un autre : «Rien à foutre». Un prof de langue tranche : «Les louvoiements institutionnels ne m'intéressent pas. Je ne regarde plus la télé depuis le début du mouvement. Moi, je ne veux qu'une chose : le retrait.» Ils se font traiter de «fétichistes» par les deux syndicalistes. Lesquels se font alpaguer à leur tour par un autre groupe. «Vous ne savez pas vous-même que Luc Ferry vient de dire que personne ne recule ?» Les deux syndiqués de battre en retraite. Sur fond de «qui-a-dit-quoi», la journée d'hier a été sillonnée par d'impressionnants cortèges de l'Education nationale dans toute la France dont le plus important à Paris, 17 000 à 35 000 personnes suivant les décomptes.

Pas la peau de Ferry. Sentant les premiers vacillements gouvernementaux, comm