Comment ne pas dire oui sans proférer un non trop fort ? Alors que l'Assemblée nationale examine aujourd'hui le projet de loi autorisant la consultation de la population de Corse le 6 juillet, la gauche se perd dans des abîmes de perplexité. Défendu par le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, ce texte permet la tenue d'un référendum local pour décider de la suppression ou non des deux départements insulaires, Haute-Corse et Corse-du-Sud, au profit d'une collectivité unique. Une simplification administrative contenue en germe dans le processus de Matignon négocié par Jospin et dans lequel l'actuel locataire de la place Beauvau s'est engouffré.
Difficile dès lors pour les députés socialistes de tomber à bras raccourcis sur ce projet. A l'inverse, aucun ne veut non plus donner l'impression de coller à la roue des nationalistes qui le réclament depuis des années, surtout à l'approche du procès des assassins présumés du préfet Erignac, qui s'ouvre lundi.
Les députés PS devraient donc demander à Nicolas Sarkozy des clarifications sur le mode de scrutin qui présidera à l'élection des conseillers territoriaux en 2004 et sur la compétence des conseils territoriaux appelés à se substituer aux conseils généraux. Bruno Le Roux (Seine-Saint-Denis), le «M. Corse» de la rue de Solférino, a également déposé un amendement réclamant le report de la consultation au mois de septembre.
Procès maintenu. Une revendication partagée par plusieurs élus insulaires, tel le divers droite Philippe Cecc