Après la crise de nerfs, un semblant de détente. Après cinq jours d'échan ges incisifs, l'ex-secrétaire nationale des Verts, Dominique Voynet, et son successeur, Gilles Lemaire, se sont employés hier à faire baisser la pression. Ils sont convenus d'une sorte de pacte de non-agression, chacun s'engageant, en substance, à renoncer aux procès d'intention. Toujours latente chez les Verts, l'opposition entre tendances réformistes et radicales a brutalement ressurgi quand l'ancienne ministre de l'Environnement a fait connaître son intention d'organiser, le 21 juin au Mans, un séminaire sur «le changement» auquel devraient participer de nombreux responsables du PS (Libération du 21 mai). Dès le lendemain, le collège exécutif des Verts dénonçait le caractère «personnel» de l'initiative et décidait de la boycotter. Pour enfoncer le clou, la députée Martine Billard, proche de Gilles Lemaire, a dit sa conviction que le parti écologiste devait contribuer à l'émergence d'une «force politique située dans le camp de l'altermondialisation», pour redonner espoir «à ceux qui doutent de la gauche de gestion».
Malentendu. Cet enthousiasme pour la gauche de la gauche a cependant inquiété les dirigeants du Pôle écolo, le petit courant environnementaliste sans lequel Lemaire et ses amis n'auraient pas de majorité pour diriger le parti. Dimanche, ce courant a donc décidé de «suspendre momentanément sa participation à la majorité des Verts en attendant les explications du secrétaire national». Lemair