Le gouvernement Raffarin aurait-il chargé la barque des dépenses budgétaires 2002, histoire d'alourdir encore le bilan de la gestion Jospin ? A lire le «Rapport préliminaire sur l'exécution des lois de finances» rédigé par la Cour des comptes, dont Libération s'est procuré une copie, cela ne fait guère de doute. Commentant la première loi de finances rectificative, promulguée le 6 août 2002 pour mettre en oeuvre, sans attendre, la baisse de 5 % des impôts promise par Chirac, les magistrats de la rue Cambon ont une phrase assassine : «Cet exercice traduit le choix qui a été fait de laisser le déficit se creuser, plutôt que de mettre en oeuvre un plan d'assainissement des finances publiques.»
Constat. Parangon de vertu en matière de déficit budgétaire, la droite aurait cédé à la tentation de jouer avec les finances publiques pour enfoncer un peu plus le grand perdant de l'élection présidentielle. Une pratique courante.
Le rapport préliminaire de la Cour des comptes s'ouvre par un constat : «Le niveau de déficit d'exécution du budget de l'Etat atteint 49,3 milliards d'euros» en 2002. Il présente «la caractéristique d'être le plus fort depuis huit ans». Ce déficit, précise le document, «est très en dessous de 4,7 milliards d'euros de l'hypothèse la plus défavorable de l'audit des finances publiques effectué après les élections, le 24 juin 2002. Il est même, à l'inverse de ce qui était observé depuis 1997, supérieur aux objectifs réajustés lors du collectif de décembre».
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