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Libération

Sarkozy secoué en Corse

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A Corte, en campagne pour le référendum, il a été confronté aux nationalistes.
publié le 31 mai 2003 à 23h13

Corse envoyé spécial

Dans la gueule du loup. Nicolas Sarkozy s'est rendu vendredi après-midi à l'université de Corte, fief des nationalistes corses. Il est certes venu les mains pleines, annonçant des moyens exceptionnels pour la plus petite ville universitaire de France, mais il a tout de même dû endurer des manifestations violentes ­ au cours desquelles le président UMP de l'Assemblée territoriale, José Rossi, a pris des coups ­ et surtout subir un discours enflammé de la part des étudiants nationalistes. Ces derniers avaient beau avoir annoncé qu'ils boycotteraient son voyage, ils n'ont pas manqué l'occasion de se faire entendre. Pour les amadouer, le ministre de l'Intérieur s'était pourtant fendu en préambule de belles envolées sur l'«identité corse» et contre le «racisme anticorse», mais cela n'a visiblement pas suffi à convaincre les jeunes présents dans l'amphithéâtre. Entouré d'une quinzaine de militants, l'un d'entre eux s'est emparé du micro pour lire un discours de la plus pure eau indépendantiste. «En repartant de Corte, vous pourrez dire : vini, vidi, mais pas vici [...]. Nous, ce sont les sujets tabous qui nous importent : le peuple corse, la langue corse qui doit devenir obligatoire, ou encore le pouvoir législatif.»

Une réformette à la camomille

Sarkozy, debout, n'a pas bronché durant ce quart d'heure d'assaut nationaliste. Même quand le jeune intervenant a estimé que «la Corse mérite mieux qu'une réformette à la camomille», allusion au référendum institutionnel