En donnant le 15 mai, à l'issue de trois mois de négociations, l'aval de la CFDT au projet de réforme des retraites, François Chérèque a rompu le front syndical. A la veille d'une importante semaine de grèves et de manifestations, le secrétaire général de la CFDT explique sa position.
Quelle peut être l'issue du mouvement de protestation, qui se poursuit demain avec des grèves et des manifestations ?
Il y a d'abord le sujet des retraites. La réforme arrive devant le Parlement. Nous avons reconstruit un système de base fondé sur la répartition qui doit tenir la distance. C'est maintenant au Parlement de faire son travail et de mettre en oeuvre les dispositions issues de la négociation. Pour la première fois depuis longtemps dans l'histoire des relations sociales en France, le produit d'une négociation précède l'écriture d'une loi, qui va d'ailleurs ouvrir d'autres négociations sur la pénibilité et sur la revalorisation des pensions. Maintenant, le gouvernement est confronté à un deuxième conflit, celui de l'Education nationale. Il faut qu'il le traite de façon spécifique, en ouvrant la discussion sur son projet pour l'école et sur l'évolution des métiers. Et ensuite seulement, en revenant à la décentralisation, c'est-à-dire à l'organisation du système. Or le Premier ministre a jusqu'ici proposé l'inverse : il prend un risque, s'il veut rassurer les personnels de l'Education nationale.
Sur les retraites, on peut quand même s'attendre à des mouvements, notamment dans les transport