Voilà un appui qui n'arrangera sûrement pas les affaires du gouvernement : avec 63 % de réponses favorables à un sondage réalisé par CSA, les Français soutiennent ou éprouvent de la sympathie pour le mouvement de grèves dans l'enseignement. Cette enquête (1) a été rendue publique hier soir sur France 3 lors de l'émission France Europe Express dont l'invité était Luc Ferry, le ministre de l'Education nationale. A la veille de la énième journée nationale d'action (lire ci-contre) à laquelle les enseignants vont fournir le gros des troupes, le ministre a réaffirmé qu'il n'était «pas question de retirer [les réformes] pour acheter la paix sociale». Il y a même «urgence» s'agissant des retraites. Quant au projet de loi sur la décentralisation ­ objet ce jour d'une rencontre syndicats-gouvernement ­, «ce serait, a poursuivi Luc Ferry, une grave erreur d'expurger la loi en préparation de tout ce qui concerne l'enseignement». Il a ensuite invoqué un «problème de calendrier» pour justifier le report à l'automne de l'examen du projet de loi réformant les universités. Décision qui ne semble pas avoir calmé l'ardeur des grévistes : une coordination des facs en lutte ayant appelé ce week-end à la poursuite du mouvement. Enfin, Ferry s'est déclaré «convaincu» que le bac se déroulera normalement : «Nous prendrons nos responsabilités en cas de problème, mais je suis sûr que les enseignants sont eux aussi responsables. Perturber le bac, ce n'est pas dans leur culture».

(D'après AFP)

(1) Réalis