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Libération

Le mouvement social

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publié le 5 juin 2003 à 23h16

La contestation de la réforme des retraites s'est muée hier en guerre de mouvement. Les salariés des secteurs en grève, de la SNCF, de la RATP, mais aussi de la Poste ou encore du ministère de l'Education nationale ont multiplié les micro-initiatives, alors que le nombre de grévistes lui-même a diminué par rapport à la journée d'action nationale de mardi. A la SNCF, on comptait 23,8 % de grévistes, 16,3 % à la Poste et 22 % à France Télécom. La RATP comptait seulement 15 % de personnels en arrêt de travail, selon la direction. Cela n'a pas empêché des manifestations de se dérouler dans une centaine de villes. Quelquefois avec des heurts avec la police, comme à Calais, où deux personnes ont été blessées. A Paris hier matin, un groupe de manifestants de catégories professionnelles différentes a sillonné le centre de la capitale. Emmenés par des agents du Trésor, ils ont tenté de bloquer la paierie générale, «celle qui verse les salaires des ministres», puis la Banque de France et la poste de la rue du Louvre. Plus tôt le matin, des piquets avaient tenté de barrer les accès de plusieurs dépôts de bus et se sont retirés après l'intervention de la police. A la radicalisation du mouvement répond un durcissement des pouvoirs publics. Dès lundi, Francis Mer a donné des consignes pour une application stricte des retenues de salaires pour fait de grève des agents du ministère de l'Economie et prévu des sanctions en cas de piquets bloquants. A la RATP, comme à la SNCF, des mesures simi