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Libération
Interview

«Pour une extinction progressive»

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publié le 5 juin 2003 à 23h16

Président du groupe UDF à l'Assemblée, Hervé Morin estime que la réforme des retraites ne va pas assez loin. Selon lui, le gouvernement aurait dû s'attaquer aux régimes spéciaux au nom de l'«équité».

Certains députés UDF ont déposé un amendement demandant l'extinction progressive des régimes spéciaux. Ne craignez-vous pas de mettre le feu aux poudres ?

L'important est de faire aboutir cette réforme des retraites. En ce qui concerne les régimes spéciaux, le groupe UDF en tant que tel ne déposera pas d'amendement. Nous avons toujours regretté cependant que le gouvernement ait décidé, avant le début des négociations, d'écarter cette question. La justice sociale et l'équité auraient dû être la pierre angulaire de cette réforme. Or, les régimes spéciaux garantissent des avantages beaucoup plus favorables que le régime général. D'ici 2020, il faudra que l'Etat dégage 13 milliards d'euros pour les financer. Pour nous, cela aurait au moins mérité que l'on s'interroge sur leur devenir. La mise en extinction progressive des régimes spéciaux aurait ainsi pu prendre la forme suivante : les nouveaux entrants seraient devenus adhérents du régime général, tandis que les agents déjà en place seraient restés affiliés à leur régime.

Mais si le gouvernement vous suivait là-dessus, ce serait le blocage général du pays...

L'UDF avait proposé, dès l'été dernier, d'organiser un référendum sur les grands principes de la réforme. En s'appuyant sur le suffrage universel, le gouvernement aurait pu éviter