Menu
Libération

Toujours en grève, mais dans le doute

Article réservé aux abonnés
La mobilisation sur les retraites à un tournant.
publié le 5 juin 2003 à 23h16

Après 24 heures de grève, des cheminots, des agents de la RATP ou des fonctionnaires des impôts ont décidé de reconduire leur mouvement. Tournée dans trois assemblées générales, hier.

Discours motivés à la SNCF

Ecoeuré, Sébastien. «Ils nous ont pris pour des terroristes.» Assis sur une table de la salle d'AG de la gare de Montparnasse, cet aiguilleur jure. Alors qu'il tentait de faire le tour des chantiers, à 5 h 45, au moment des prises de service, pour rameuter de nouveaux grévistes, il est tombé face à un vigile devant le poste d'aiguillage. Interdiction d'entrer. «On nous a dit : c'est pour éviter les exactions, s'indigne Sébastien. Même au plus fort de Vigipirate il n'y avait personne pour garder le poste d'aiguillage. Aujourd'hui, la direction laisse des types de l'UMP distribuer des tracts dans la gare pour défendre leur réforme, et nous, on n'a pas le droit d'aller voir les collègues pour les informer.» Indigné, mais pas abattu. Car ce matin, il y a dans la salle d'AG un peu plus de cheminots que la veille. Une centaine. Pas de quoi crier victoire. Mais sûrement pas de quoi rendre les armes. Pas déjà. Pas ici, chez les durs de la CGT. Jean, responsable CGT : «En 1995, la moyenne des grévistes sur Montparnasse était de 23 %. Et puis, aujourd'hui, il y a la province avec nous. Marseille, Toulouse, Bordeaux.» Sandra, 25 ans : «Hier, quand on était dans le métro, on était dix cheminots à chanter, et personne ne nous a envoyés bouler. Ça veut dire que le mouvement prend.» O