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Libération

Bordeaux: ils ne veulent pas croire leur frère coupable

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Accusé de meurtre, Pascal dit avoir cédé à la pression des enquêteurs.
publié le 7 juin 2003 à 23h18

«On m'a dit que ça allait être très dur de témoigner aux assises. Mais j'espère que cette fois, on va me croire.» Mathieu, 15 ans, masque mal son inquiétude ce vendredi matin, 5 juin, dans la salle des pas perdus, du palais de justice de Bordeaux. Dans le box des accusés, son oncle, Pascal Labarre, 38 ans, condamné à 20 ans de réclusion à Périgueux, le 30 novembre dernier, pour le meurtre de Michèle Gillet, 46 ans, dont le corps a été découvert sur la terrasse de sa maison de Lisle, petite commune de la Dordogne, le 1er septembre 1998. Main sur la hanche, déterminé, Mathieu, répète, que son oncle a passé la soirée du 30 août 1998 à jouer à Light Crusader avec lui, un jeu de rôle sur console dans lequel un chevalier doit sauver le monde. Tout ça, Mathieu l'a déjà dit aux gendarmes, en février 1999. «J'ai bien senti qu'ils ne me croyaient pas. Ils m'ont demandé si j'avais bien appris ma leçon !», explique-t-il aux jurés. Au premier procès, trop jeune, Mathieu n'a pas témoigné. Les enquêteurs étaient convaincus que toute la famille inventait des alibis pour sauver Pascal. Dans cette affaire, pas la moindre preuve matérielle. Mais des aveux, mal fichus, émaillés d'erreurs de Pascal Labarre, garçon un peu fragile, qui confesse le meurtre de celle que l'on surnomme Miquette en janvier 1999.

Puis, devant les assises de la Dordogne, Pascal Labarre nie et assure avoir cédé à la pression des enquêteurs. «Ils m'ont fait peur, alors j'ai dit ce qu'ils voulaient entendre. J'en avais marre