De l'influence d'une perquisition policière sur une compétition électorale. Dans la bataille que se livrent les partisans de Nicolas Sarkozy et ceux de Pierre Bédier pour obtenir la tête de liste UMP aux élections régionales en Ile-de-France en 2004, les soupçons de corruption qui pèsent sur ce dernier pourraient changer la donne. Le secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice, proche d'Alain Juppé, vient en effet de subir, la semaine dernière, une perquisition à son domicile et dans la mairie de Mantes-la-Jolie (Yvelines) qu'il a dirigée jusqu'à son entrée au gouvernement en 2002. Résultat, l'avenir se dégage pour son concurrent direct dans les primaires, Roger Karoutchi, président du groupe UMP au conseil régional et membre du clan Sarkozy. Et accessoirement pour le ministre de l'Intérieur lui-même, qui dira à la rentrée s'il est partant pour conquérir la plus grande région de France.

Relations fraîches. Pour preuve de cette soudaine embellie, cette scène, lors du meeting de Jean-Pierre Raffarin et de Nicolas Sarkozy, mardi soir à Asnières. Un très proche du ministre de l'Intérieur s'approche de Karoutchi, le sourire aux lèvres : «Alors, Roger, tu as organisé une petite fête ?» Visiblement embarrassé, le sénateur des Hauts-de-Seine pré fère évacuer la question en changeant de sujet. Trop d'oreilles indiscrètes, sans doute. D'autant que Sarkozy se trouve à quelques mètres. Le numéro 2 du gouvernement n'aurait sans doute pas apprécié un excès de triompha lisme.