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Libération

A l'Assemblée, Fillon joue le PCF contre le PS

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Les deux partis font de l'obstruction contre le texte sur les retraites.
publié le 14 juin 2003 à 23h22

La consigne est claire : il faut flatter les communistes. A chacune de ses interventions, lors de l'examen du projet de loi sur les retraites, qui a débuté mardi à l'Assemblée, François Fillon répond avec le sourire aux interventions des députés du PCF. Alors qu'il balaie d'une répartie cinglante l'argumentaire socialiste. Une tactique pour réhausser le prestige du plus faible des deux partis de gauche et décrédibiliser le plus fort. Contre le texte, les deux groupes de l'opposition font désormais de l'obstruction. Avec des nuances de ton et de méthode. Mais le résultat est le même. Le gouvernement pour l'instant prend son mal en patience. Vendredi, à 19 h 30, Jean-Pierre Raffarin a fait un passage de cinq minutes dans l'hémicycle, avant de partager le buffet offert à la questure de l'Assemblée aux députés UMP présents pour la séance de nuit. Histoire de remonter le moral des troupes, accablées par la lenteur des débats.

Brigade. Quatre amendements dans la nuit de jeudi à vendredi, trois pour la journée de vendredi : en douze heures, le bilan est maigre. Et les députés n'ont toujours pas abordé l'article 1. Les socialistes ont choisi la méthode «de l'amendement électronique», qui consiste à déposer 149 fois le même texte, au nom de chacun des députés du groupe. Ceux qui sont présents dans l'hémicycle disposent de cinq minutes pour le défendre... Moins nombreux, les communistes travaillent en «brigade». Six amendements identiques sont déposés par six équipes de trois députés.