Sept ans après sa mort, François Mitterrand arrive encore à diviser le petit monde politique parisien. A l'initiative de Bertrand Delanoë, maire PS de la capitale, le Conseil de Paris s'apprête à voter aujourd'hui une délibération attribuant le nom de l'ancien président de la République à une partie des quais des Tuileries et du Louvre. Le maire avait d'abord pensé au Carrousel du Louvre, domaine de l'Etat, mais le refus de Jacques Chirac l'a finalement incité à choisir le quai de Seine voisin. Pour «prendre un peu de hauteur», Delanoë a voulu obtenir l'unanimité de sa majorité plurielle et de l'opposition au Conseil de Paris. En vain.
«Pacte de corruption». Plus turbulents que jamais, les Verts se sont octroyé fait rarissime la liberté de vote sur le sujet. «C'est vrai que je suis très anti-mitterrandiste» a reconnu hier Alain Riou, président du groupe écologiste et... ancien rocardien. «Le procès Elf vient de montrer que Mitterrand a participé au pacte de corruption» a-t-il poursuivi. En toute logique, Riou devrait voter contre la délibération. Eh bien, pas du tout. «En conscience, j'aurais voté contre mais, en responsabilité, je m'abstiendrai.» Adjoint au maire (Vert) à la Culture, Christophe Girard a trouvé la position de Riou «déplacée», se déclarant «attristé que la gauche ait cette capacité à s'autoflageller». Lui votera pour la proposition, en compagnie du PS et du MRC. Conclusion, les Verts pourraient exprimer aujourd'hui trois positions différentes : vote pour,