Au moment où la gauche passe du choc de la défaite à une approche plus offensive et plus constructive, il est bon de rappeler que la social-démocratie européenne est née de la volonté d'améliorer la vie des salariés, en se fondant sur une analyse des rapports de production. Ce projet est pleinement actuel. Mais, pour l'accomplir, il nous faut répondre à des questions nouvelles, en particulier la question écologique.
Car, quoi qu'en disent certains, il y a urgence sur ce plan. Déjà 40 % de la planète manque d'eau potable. Si l'on ne réagit pas, la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère doublera d'ici à 2050 : le réchauffement climatique poussera des populations entières à l'exil, multipliant les tensions et les guerres. Le nombre de personnes touchées par les catastrophes naturelles pourrait passer d'ici une décennie à plus de 200 millions.
La «crise écologique» creuse les inégalités. Quatre milliards d'êtres humains survivent avec moins de deux euros par jour, cependant que 20 % des habitants de notre planète accaparent 90 % de la consommation mondiale. En France même, les premières victimes sont les personnes les plus démunies : ce sont elles qui ont le plus à souffrir des atteintes à la qualité de l'air, du bruit dans les villes, des crises alimentaires et des pollutions à répétition.
Ces dérèglements nourrissent de nouvelles inquiétudes. Ils suscitent également de nouvelles attentes. L'opinion commence à se mobiliser, particulièrement à gauche, autour des prob