Annick Coupé est porte-parole du G10 Solidaires qui regroupe, outre les SUD (PTT, etc.), de nombreux syndicats du secteur public (Snui aux impôts, SNSAC dans l'aérien, etc.) ou du privé (SNJ, etc.).
Aujourd'hui a lieu la neuvième journée d'action nationale contre la réforme des retraites. Est-ce que cela a encore un sens ?
La question se pose en effet : l'Assemblée nationale poursuit l'examen du projet Fillon et a bien l'intention de le voter. La journée d'aujourd'hui n'est pas de nature à l'en empêcher. Il y aura néanmoins encore beaucoup de monde dans les rues pour dire que notre opposition à ce projet reste entière. C'est un constat lucide que nous faisons : nous avons connu pendant deux mois un mouvement très fort, tant par l'ampleur des grèves et des manifestations que par son contenu politique. Mais nous n'avons pas réussi à bâtir le rapport de force nécessaire, alors que le gouvernement a fait des retraites le projet central de sa politique. Ce qui est important, c'est que le mouvement d'opinion demeure : personne n'est convaincu que la réforme est acceptable. Et la lettre de Jean-Pierre Raffarin n'y changera rien.
Vous avez poussé à la grève générale, vous n'avez pas été entendus...
Notre analyse était que, au vu de l'importance du dossier des retraites pour le gouvernement, la grève générale était le niveau requis pour espérer l'emporter. Nous n'avons pas été suivis. On ne peut pas réécrire l'histoire, mais il y a eu des occasions ratées. Dès le 13 mai, le mot d'ordre d