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Libération

Retraites: dans le creux de l'action

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Neuvième journée de grève, alors que la mobilisation recule.
publié le 19 juin 2003 à 23h26

La neuvième journée interprofessionnelle de grève contre la réforme des retraites pourrait bien être la dernière. Les appels aux arrêts de travail, lancés par la CGT, FO, l'Unsa et la FSU, devraient rencontrer aujourd'hui un succès mitigé.

D'abord parce que l'unité syndicale est moins forte : à la SNCF, ni l'Unsa ni SUD-Rail ­ pourtant en pointe dans la mobilisation ­ n'appellent à la grève, qui a démarré hier à 20 heures. A la RATP, seule la CGT appelle à cesser le travail, et, en province, 26 des 70 réseaux de transports devraient être touchés. Le repli se ressent aussi à l'Education nationale, engagée aujourd'hui dans sa douzième journée d'action.

Pressions. Les organisations syndicales cherchent désormais d'autres formes d'actions et d'autres cibles. Signe des temps, la manifestation parisienne se rendra cette après-midi de la gare Montparnasse vers le siège du Medef, où doit avoir lieu demain une négociation sur les retraites complémentaires du secteur privé.

Les grévistes sont aussi affectés par la pression du gouvernement visant à rendre leur action la plus coûteuse possible. Hier, à l'Assemblée, Jean-Paul Delevoye, ministre de la Fonction publique, a rappelé la règle : «Les fonctionnaires sont payés après service fait. Là où le service n'est pas fait pour raison de grève, le fonctionnaire n'est pas payé et nous appliquerons la loi.» «Mais, a-t-il précisé, la loi doit être appliquée avec discernement (...) et il appartient donc à chaque gestionnaire d'étaler les retenues