Raffarin superstar. Parmi les centaines de délégués au conseil national de l'UMP réuni vendredi à Paris, la cote du Premier ministre est à la hausse. Sa fermeté affichée sur la réforme des retraites a enthousiasmé les cadres du parti chiraquien. «C'est la première fois depuis vingt ans qu'un gouvernement de droite arrive à faire passer une réforme sociale», note un délégué de la région Paca. «C'est vrai qu'il nous a surpris par son courage ces dernières semaines, renchérit un Francilien. Avec le succès sur les retraites, on a l'impression qu'il est là pour longtemps.» Mais Raffarin est-il pour autant devenu le «chef de la majorité», comme il vient de l'affirmer dans le Monde ? Rien n'est moins sûr.
Légitimité. Entre Alain Juppé, patron de l'UMP adoubé par Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, crédité d'avoir tenu bon sur les retraites, et Nicolas Sarkozy, qui surnage dix coudées au-dessus des autres dans les sondages, le coeur des cadres de l'UMP balance. Prudente, la fédération UMP de Paris a distribué, vendredi, trois types de pancartes : «Les Parisiens avec Juppé», «...avec Raffarin» ou «...avec Sarkozy».
Raffarin a pour lui d'être le plus consensuel des trois. «Son manque d'ambition arrange tout le monde, explique un dirigeant francilien. Son image un peu lisse est notre plus petit dénominateur commun.» Les cadres n'oublient pas non plus que Raffarin fut l'un des pionniers de l'union à droite. Et qu'il garde l'oreille du président de la République, seul personnage incontes