Les députés UMP ont le blues. Après deux semaines et 87 heures de débats sur la réforme des retraites, ils n'étaient hier plus qu'une petite vingtaine dans l'hémicycle. Face à eux, une poignée de socialistes et quelques communistes autour de Maxime Gremetz (Somme) et Jean-Pierre Brard (Seine-Saint-Denis). A chaque suspension de séance, le malheureux Jacques Barrot, président du groupe UMP, rameute ses troupes : «Ils sont dans les bureaux, mais pour les faire venir dans l'hémicycle...». Sitôt la séance reprise, il revient s'assurer qu'aucune de ses ouailles ne réplique aux interpellations des députés communistes, leur offrant sur un plateau un nouveau motif de suspension.
Consigne. Car les députés UMP ont reçu pour consigne de s'abstenir de tout commentaire. Cela n'a pas échappé à Jean-Pierre Brard, qui les appelle souvent à la révolte contre «la discipline fer» imposée «sous la férule d'un côté de M. Juppé, de l'autre de M. Barrot, ce qui nous surprend davantage car ce n'est pas dans son caractère». «Le Parti communiste, je le dis sous le contrôle de Mme Buffet, a abandonné le centralisme démocratique, ironisait-il la semaine dernière. Et voilà que l'UMP l'a rachetée en solde !» Certains dans la majorité finissent par s'impatienter. Et par critiquer le choix du président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré, de ne pas brusquer les communistes, dont le président de groupe, Alain Bocquet (Nord) s'est saisi hier de l'arrestation de Bové pour provoquer un nouvel incident de séance.
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