La recomposition touche aussi le PCF. Forts de leur succès lors de la préparation du congrès de Saint-Denis, début avril, les opposants à la direction ont décidé de créer «une structure officielle et publique ouverte aux communistes adhérents ou non», bref, «un courant révolutionnaire». Il s'agit, a précisé hier, André Gerin, député-maire de Vénissieux (Rhône), de «redonner ses couleurs au PCF». Rouge, bien sûr. Pour ces «orthodoxes», dont font partie Jean-Claude Danglot, patron de la fédération du Pas-de-Calais, et Maxime Gremetz, député de la Somme, et actuel meneur de la fronde du PCF à l'Assemblée contre le projet Fillon, il s'agit de faire fructifier les quelque 45 % des votes communistes acquis dans les débats internes avant le XXXIIe congrès.
Leur analyse de la situation est simple, voire simpliste : «Une droite revancharde et pétainiste» au pouvoir ; un PS affichant «un réformisme de gauche pour renforcer son hégémonie» sur la gauche et une «équipe dirigeante du PCF [qui] reste atone», poursuivant «son alignement sur la politique du PS». Leur but est tout aussi clairement
affiché : «Ouvrir un débouché politique aux luttes.» Pour cela, ils proposent notamment, en inusables marxistes-léninistes, «l'appropriation collective des grands moyens de production» auxquels ils ajoutent ceux de «la communication» et de «l'information». A court terme, ils prônent une campagne contre la Constitution européenne et une consultation des militants sur la stratégie électorale du parti. C