Trois articles votés en moins de deux heures : un tel événement ne s'était encore jamais produit depuis deux semaines. Entre le mardi 10 juin et le lundi 23, il a fallu pas moins de 91 heures de débats pour examiner les onze premiers articles de la loi Fillon sur la réforme des retraites, qui en comporte 81. Mais, hier, à peine achevée la séance de questions d'actualité, les députés ont successivement voté les articles 12, 13 et 14. Puis l'article 15 avant la pause dîner. Et ce rythme devait se maintenir en séance de nuit.
Contrepartie. Cette accélération a été négociée lors d'une rencontre secrète entre le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, et les présidents de groupe à l'issue de la «conférence des présidents» tenue le matin même au Palais-Bourbon pour fixer l'ordre du jour de la semaine. L'examen du projet de loi sur les retraites, qui devait s'achever la semaine dernière, avait déjà été prolongé jusqu'au 25 juin. Le délai a été repoussé à lundi. En contrepartie, Debré a demandé au groupe communiste de ne plus défendre à trois ou quatre reprises des amendements identiques, et de ne plus multiplier les suspensions de séance et les demandes de scrutin public, comme l'avaient fait les communistes lundi, provoquant l'exaspération des députés UMP. «J'ai été patient, maintenant ça serait bien que vous y mettiez du vôtre», a dit en substance Debré aux élus PCF.
Les communistes ont accepté hier de modérer leurs ardeurs procédurales. «J'observe que, sous votre pré