Philippe Marini, sénateur (UMP) de l'Oise et rapporteur général du budget, critique les conditions dans lesquelles la France est amenée à respecter la règle européenne des 3 % de déficits publics.
Le Parlement débat du projet de loi de finances sous la contrainte du pacte de stabilité, avec même, pour la première fois, la menace d'une sanction financière de Bruxelles...
Ce n'est pas vraiment une contrainte tellement elle est irréaliste. Une sanction se traduirait par des conséquences insupportables. Les deux principales économies de la zone euro, la France et l'Allemagne, qui représentent 50 % du PIB de la zone euro, font face aux mêmes difficultés structurelles et conjoncturelles. Peut-on imaginer que ces deux Etats soient conduits en plus à payer de 0,2 à 0,5 point de leur PIB aux autres Etats membres et que cela les plonge encore plus dans la récession et la déflation ? Nous atteignons là les limites du traité d'Amsterdam et de la supranationalité.
Cela signifie donc que, selon vous, on peut ignorer les injonctions de l'Union européenne ?
Il faut poser le problème autrement : ne pas laisser filer la dette et ne pas entrer dans le cycle de la récession. Pour cela, deux conditions sont nécessaires. Premièrement que la France et l'Allemagne tiennent le même langage. Deuxièmement que les réformes soient en route. Si c'est le cas, il faudra bien que la zone euro accepte le cap fixé par la France et l'Allemagne.
Mais la priorité aux réformes, n'est-ce pas le discours que Paris a ten