Ne pas provoquer «Maxime». Depuis le début du débat sur la réforme des retraites, qui s'est ouvert le 10 juin, le mot d'ordre court sur tous les bancs de l'Assemblée nationale, à commencer par ceux des ministres jusqu'au perchoir du président : il ne faut jamais donner au communiste Maxime Gremetz une occasion de s'indigner. L'infatigable député de la Somme peut en effet à lui seul retarder de plusieurs jours l'issue de cette première lecture. Voire davantage si son collègue apparenté communiste Jean-Pierre Brard, expert en citations d'auteurs antiques, lui prête main-forte.
Vieil habitué. «Si cela ne tenait qu'à Alain Bocquet, nous pourrions raisonnablement espérer conclure mardi», observe le président de la commission des Finances, Pierre Méhaignerie (UMP, Ille-et-Vilaine), dans les couloirs de l'Assemblée. «Mais, ajoute-t-il, la bonne question est : Bocquet [président du groupe PCF] peut-il contrôler Gremetz ?» «Il y a le groupe communiste et il y a Maxime», constate aussi Denis Jacquat (UMP, Moselle), en vieil habitué de ce genre de débats. Alain Bocquet lui-même confirme avec amusement que son collègue n'en fait qu'à sa tête. Et que, s'il a décidé de prolonger les débats, personne ne peut l'en empêcher.
Dans la nuit de mardi à mercredi, Claude Goasguen (UMP, Paris) a eu le malheur de lancer : «C'est du terrorisme !», à un Maxime Gremetz qui menaçait de demander un scrutin public sur chaque amendement pour obliger François Fillon et le rapporteur (UMP) de la commission des