La mandature avait, comme d'habitude, commencé sur les plus belles promesses. Jean-Pierre Raffarin, nouvellement nommé, s'engageait à respecter l'opposition et se défendait de ne jamais tomber dans la basse polémique. Un an après, à l'heure du premier bilan, le climat s'est sérieusement détérioré dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. En particulier pendant les questions d'actualité au gouvernement, dont la dernière séance avant l'été s'est tenue hier. L'exercice est devenu pour les ministres l'occasion d'une distribution de claques à l'opposition. Après s'être gardé d'imiter son prédécesseur, Lionel Jospin, qui se servait volontiers de la tribune du Palais-Bourbon pour tacler la droite, le chef du gouvernement s'est à son tour laissé aller à la bagarre. Et l'ensemble du gouvernement s'en donne à coeur joie.
Grosse ficelle. Depuis le début, c'est Nicolas Sarkozy qui tape le plus fort. La semaine dernière, il n'a pas fait dans la dentelle à propos de l'opération policière contre le mouvement des Moudjahidin du peuple. Après avoir indiqué que la rafle faisait suite à leur inscription sur la liste des organisations terroristes en 2002 et à leur repli en France après la chute du régime de Saddam Hussein, il a, sans craindre la contradiction, laissé entendre que la gauche au pouvoir avait failli sur le sujet. «Pourquoi seulement maintenant ?», a-t-il fait mine de se demander. Un peu plus tard, il enfonçait le clou à l'adresse d'un député PS : «Que dites-vous à la représentatio