La PAC est mise au pilori. Elle aurait tous les défauts. Certains voudraient la supprimer pour permettre aux citoyens français et européens de manger des produits de qualité et aux pays en voie de développement de devenir riches. Ce fantasme est symptomatique de la difficulté où sont les Européens de donner des réponses communes aux défis auxquels ils sont confrontés. Il met en cause les trois éléments constitutifs de la politique agricole commune.
Le premier élément à supprimer serait le C de PAC. Nombreux sont ceux qui pensent que si doit demeurer une politique agricole, chaque pays doit en assumer la charge.
Mais si on retire le C, faut-il garder les deux autres lettres alors que l'OCDE, l'OMC, la Banque mondiale et le FMI proclament que les marchés réalisent spontanément un équilibre meilleur que les politiques gouvernementales ? Des économistes distingués ne disent-ils pas que la suppression des interventions et, plus encore, de la protection aux frontières permettrait de gagner 0,2 % de PIB supplémentaire en 2013 ! Voilà pour le P. Reste le A. L'agriculture mérite-t-elle l'attention qu'on lui prête alors qu'elle occupe, en Europe, moins de 5 % de la population active ? Y a-t-il encore intérêt à sauvegarder l'originalité d'un secteur marginal, pour ne pas dire résiduel ? Au nom de quoi faut-il soustraire ce secteur aux lois de l'économie ? Elles sont certes cruelles à court terme, mais tellement profitables à long terme !
Reprenons les trois lettres. D'abord, le P de polit