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Libération

Vers un budget d'équilibriste

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Le Parlement débat des orientations budgétaires pour 2004.
publié le 26 juin 2003 à 23h33

Francis Mer et Alain Lambert donnent ce matin à l'Assemblée nationale, à l'occasion du débat d'orientation budgétaire (DOB), le coup d'envoi officiel du long processus devant conduire à la fabrication de la loi de finances 2004. Autant dire tout de suite que l'équation à résoudre semble presque insoluble tant le gouvernement doit jouer avec des paramètres contradictoires : la croissance la plus faible depuis 1993, qui réduit les recettes fiscales, l'Europe qui exige un retour dès l'année prochaine des déficits publics sous la barre de 3 % du PIB, et les promesses présidentielles, régulièrement rappelées par Jacques Chirac, qui prévoient de réaliser dans les quatre ans à venir l'équivalent de 24 milliards d'euros de baisse d'impôts. «C'est la quadrature du cercle», résume Philippe Marini, rapporteur du budget au Sénat (lire ci-dessous). Décryptage d'un budget infaisable.

La croissance. C'est le casse-tête du gouvernement. En 2002, il prévoyait bien imprudemment une augmentation de 2,5 % du PIB. Au final, elle pourrait ne s'élever, selon l'Insee, qu'à 0,8 %. Le résultat sur les finances publiques est catastrophique : malgré le tour de vis sur les dépenses, le déficit de l'Etat devrait, selon Bercy, atteindre 49,3 milliards d'euros en fin d'année. Un record. Bercy avoue aujourd'huiÊ5,1 milliards de pertes de recettes fiscales. Auxquelles il faut ajouter 2 à 3 milliards de recettes non fiscales. Le problème, c'est que l'atonie économique en 2003 aura des répercussions sur l'impôt