Jacques Chirac joue la dramatisation. Dans un entretien publié aujourd'hui par les quotidiens Corse-Matin et Nice-Matin, le chef de l'Etat s'engage sans ambiguïté en faveur du oui au référendum «pour avis» en Corse le 6 juillet. «Si les Corses refusent le nouveau statut, le gouvernement ne le présentera pas au Parlement. Ce sera une occasion gâchée de montrer que les Corses peuvent se rassembler autour d'un projet commun, tourner la page et s'engager résolument dans l'avenir», écrit-il.
Alors que le scrutin s'annonce des plus indécis, Jacques Chirac entre dans la bataille avec comme principal objectif de rassurer une large partie de l'électorat de droite qui hésite à voter oui, répugnant à mêler ses voix à celles des nationalistes. D'autant que les leaders de la droite corse peinent à mobiliser leurs troupes. C'est au contraire, dit-il aux Corses, «la meilleure manière d'affirmer votre attachement à la France et à la République». Le Président cherche aussi à tenter de prévenir les mouvements d'humeur d'une population qui s'est fortement mobilisée contre la réforme des retraites et la décentralisation dans l'Education nationale : «Je fais confiance aux Corses pour ne se tromper de débat», dit-il ainsi.
Indépendance. A lire le chef de l'Etat, le «débat» porte donc d'abord sur une question institutionnelle. Pourtant, il n'hésite pas à lui donner une dimension beaucoup plus solennelle en agitant en filigrane le chiffon rouge de l'indépendance : «Je sais que la très grande majorité