Dur, dur, pour les socialistes de faire entendre leur voix dans le débat sur la réforme des retraites qui dure depuis seize jours à l'Assemblée nationale. Ils l'ont dit et
répété : ils ne veulent pas faire d'obstruction mais «ouvrir le débat au fond». Selon une ligne directrice annoncée dès le 10 juin par Pascal Terrasse (Ardèche), chargé par le PS de mener la contre-offensive : «La question de l'emploi est indissociable de la réforme des retraites.» Avec une politique volontariste contre le chômage sous-entendu, comme celle que Jospin a menée avec succès de 1997 à 2001 , la réforme serait bien moins douloureuse.
«Au fond». Les premiers jours, les intervenants socialistes ont systématiquement décliné cette thématique. Puis, soucieux de mener «le débat au fond», ils ont choisi de concentrer leurs interventions sur les articles clés du projet de loi. C'est ce qu'ils ont fait hier avec le 27e qui supprime les bonifications jusqu'ici accordées pour les enfants aux seules femmes fonctionnaires. Comme ils l'avaient fait sur ceux concernant la garantie de 85 % du Smic aux basses pensions, l'allongement à 40 et 41 ans de la durée de cotisation ou le départ avant 60 ans pour les carrières longues. Au passage, ils ont voté hier, avec l'UMP et les communistes, un amendement imposant aux députés les mêmes règles qu'aux fonctionnaires.
Le problème des socialistes, c'est que, pendant qu'ils concentrent leurs flèches sur les articles significatifs, les communistes continuent à mener le com